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Akhenaton & Faf Larage - We Luv New York [Chronique]

"Dans We luv New York, l'idée n'était pas non plus de faire du rap comme dans les années 1990. On voulait qu'il sonne 90, mais façon 2011." Akhenaton

Il n’y a plus besoin de préciser que We Luv New York est un hommage à la ville de New York. Big Apple comme on l’aime appeler, est une ville chère à Akhenaton. En effet, c’est dans la city qu’il découvre le rap et apparaîtra pour la première fois sur un disque en 1988 : This is the B Side de Choice MC's. D’ailleurs WLNY aurait dû à la base être une tape solo d’Akhenaton titrée « I Love New York ».  Le projet change de direction artistique lorsqu’il sollicite Faf Larage afin de l’accompagner sur quelques sons. Mais au final ils vont travailler sur un projet tout entier. Avec cet album, les deux rappeurs marseillais retranscrivent l’atmosphère new yorkaise des années 90. Mais un album structuré de la manière 90’s a-t-il sa place aujourd’hui ?

La plupart d’entre nous connaissent Faf Larage comme un rappeur touche à tout. Mais certains verront en lui que celui qui a bâtit la réputation en France d’une certaine série américaine ou encore ce flic ripoux de Gomez qu’il incarnait il y a dix années de cela. Laissons de cotés ces préjugés d’esprits fermés. Le sous estimé Faf Larage risque de surprendre bon nombre d’entre nous par sa prestation remarquable sur cet opus. Il frise même la perfection sur quelques titres. Comme exemple, Le sens du mot flow où il lâche un couplet à laisser Chill le cul par terre derrière lui. Dans cet album les deux rappeurs se font plaisir et cela s’entend. Même si l’album est un hommage à New York, ils ne comptent pas faire un roman entier sur la ville et ses rappeurs. En effet, les thèmes sont variés, et on peut noter que certaines thématiques reviennent souvent. Avec Le sens du mot flow, les rappeurs remettent les points sur les i. Sur des airs d'egotrip ils montrent aux "wacks" mc comment utiliser leur noble art. Dans un deuxième round, les deux rappeurs continuent  sur la même lancée avec leurs titres solos respectifs T'es ou? et T'es pas là. Et comme finish him In memory of your (rimes pourries). Ils portent beaucoup d’importance à ceux qui ont sali cette musique et cela s’entend. Ils s’arrêtent aussi sur des problèmes de société. Avec PPDLM, les deux rappeurs dénoncent à leur manière le comportement de ces français qui rendent l’avenir inquiétant. Et en parlant de personnes manquant de respect, ils rendent également un hommage à Michael Jackson avec This is it en dénonçant les agissements exagérés (des médias entres autres) pouvant amener une personne au pire. Mais ce qui revient le plus souvent, c’est l’amour du son proclamé par les deux acolytes. Ce son qui fait qu’ils sont toujours là aujourd’hui.

On s’aperçoit tout de même qu’il y a un manque sur cet opus. On aurait pu s’attendre à un invité d’honneur représentant N.Y vu le sujet traité. Mais ce n'est pas le cas. Le budget minime du projet ont rendu les choses compliquées pour les deux rappeurs, raison donc pour laquelle il n’y a aucun convié. Même Shurik’n n’en fait pas parti. Si les rappeurs n’ont fait appel à aucun invité pour partager le micro, coté production d’autres personnes viennent les épauler. En plus de ceux de Faf Larage et d’Akhenaton, on a droit aux productions des suisses Sparring Partners et Buddha Kriss. Tout comme les thèmes, les compositions musicales sont variées malgré que le style de façon générale se tourne vers la soul. Ce que l’on peut remarquer c’est le choix de grosses lignes de basse à faire dérégler l’échelle de Richter qui accompagnent le tout. Les synthétiseurs électroniques ou autres panoplies du pseudo beat maker sont laissés de cotés. Ici, ils font place aux ingrédients du vrai hip hop. Les morceaux sont taillés pour faire bouger les têtes d’avant en arrière, que ce soit sur break beat avec Euh et des sons qui groovent tels que Je danse pas, The show. Et même sur des titres plus posés comme Zoom sur la ville et This is it, le seul mot d’ordre est : Bouger la tête. Le travail fourni sur la réalisation de cet album est impeccable. Aucune track n’est à jeter même si l’on ne peut pas tout aimer, ce qui est rare de nos jours.

Avant même la sortie de l’album, on entendait déjà des mauvais bruits de couloirs qui courraient. Avec les « Akh doit prendre sa retraite » ou « faire un album qui sonne comme dans les années 90 c’est dépassé », les excuses ne manqueront pas à beaucoup afin de descendre cet album avant même de l’avoir écouter. We Luv New York est un album à découvrir sur la durée et non sur une seule écoute. De plus, pour pourvoir apprécier la qualité des sons, il ne faut pas non plus avoir des enceintes achetées au marché aux puces du coin tenu par papy Mougeot. Akh et Faf ont redonné au hip hop ses vraies valeurs avec cet album. Les critiques sont faciles mais il ne faudrait pas oublier qu'Akhenaton a été un des précurseurs dans le rap en France. Souvenons-nous d’Electro Cypher ou encore Sol Invictus mal accueillit par le public. La nouvelle technologie utilisée dans ces albums a fait couler beaucoup d’encre. Dix années plus tard, tout semble simple quant à l'utilisation de ces outils. Dans ce cas comment peut-on blâmer quelqu’un qui a été déjà en avance sur les autres et qui décide de revenir sur ses pas. « Quand tu allais on revenait » disait-il…

Les 5 meilleurs titres pour ma part : PPDLM, Le sens du mot flow, The show, Zoom sur la ville, Clubber Lang Music

 15,5

 

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